Un Noël pas comme les autres.
C’était il y a trois ans. Six heures du matin. Il faisait nuit et le froid vous transperçait de part en part. Marc tout de cuir vêtu pétaradait dans les routes matinales sur une moto pas comme les autres. Il s’était levé vraisemblablement très tôt.
L’aube n’était encore qu’un rêve, mais j’attendais impatiemment. J’entendis le son sourd d’une moto dans la rue. J’écarte les rideaux et je la vois arriver. Je m’écarte et attends à l’intérieur le cœur tambourinant dans ma poitrine. Ding Dong ! Je descends en trombe et ouvre à Marc. Il est froid et je vois derrière lui la moto. Une merveille, LA W650.
Je ne résiste pas à l’envie de faire le tour de la bête. On met la moto dans le garage et puis invite Marc à monter se réchauffer et régler les derniers détails de la vente. Je vois que Marc a du mal à se séparer de la moto. Il est venu avec des revues, des fiches techniques, on parle, mais je ne l’écoute que d’une oreille. Je sens qu’il a du mal à partir. Il m’explique qu’il la bichonne à la brosse à dents… Il doit aller travailler.
Une fois Marc réchauffé et partit, je fonce au garage et admire la belle. Une heure plus tard, je partais en vacances dans le sud de la France. Ces vacances me parurent bien longues car je n’avais qu’une envie : enfourcher ma moto et faire un tour.
Ça fait trois ans et je garde de ces premiers moments avec la W650 un souvenir extraordinaire. J’étais comme un enfant qui a vu réellement le Père Noël incarné dans un costume en cuir, 50 kilos en moins et sans barbe. Marc, si tu lis encore ce forum, tu a été mon Père Noël !
Je vis avec la W650 tous les jours. Eté, hiver, printemps, automne. On en a fait des ballades ! Elle m’a emmené partout fidèlement sans jamais me lacher, sans jamais toussoter, sans jamais me faire le moindre faux-bond. Et pourtant je ne suis pas mécanicien pour un pet, je ne la bichonne pas spécialement. Une mécanique extraordinaire.
Tous les jours, quand je la vois garée, ici où là, mon regard est resté identique : émerveillé. L’histoire continue et tout à l’heure, je vais encore l’enfourcher pour un tour dans le froid pour célébrer « notre » anniversaire.
Ça fait trois ans et je voulais partager se souvenir avec ceux qui pourraient le comprendre : vous.