Citation de: skoncey le 28 Janvier 2025 à 09:18:30Et puis, j'avais pris rendez-vous à la Morgan Library pour demander à consulter la Bible de Gutenberg, le premier livre imprimé en Europe, entre 1454 et 1456. Sur les 180 ex dont 30 en vélin, seuls 48 subsistent, dont 3 à la Morgan. Grace à Jacques qui a traduit ma demande en y mettant les formes, j'ai pu la consulter pendant plus d'une heure, en toute sérénité! Moment unique qui ne pourrait pas être possible en Europe, et encore moins en France à la BNF où ils possèdent deux exemplaires....Avoir un incunable entre ses mains sans gant, elle est belle la mentalité américaine ........ bravo pour cet exploit !Merci pour les photos avec vous deux, elles animent le reportage.
Et puis, j'avais pris rendez-vous à la Morgan Library pour demander à consulter la Bible de Gutenberg, le premier livre imprimé en Europe, entre 1454 et 1456. Sur les 180 ex dont 30 en vélin, seuls 48 subsistent, dont 3 à la Morgan. Grace à Jacques qui a traduit ma demande en y mettant les formes, j'ai pu la consulter pendant plus d'une heure, en toute sérénité! Moment unique qui ne pourrait pas être possible en Europe, et encore moins en France à la BNF où ils possèdent deux exemplaires....
Ce livre paraît presque neuf, l'impression quasi parfaite, le papier à peine jauni. Un livre, ça se refait comme une vieille moto sur-restauré à l'américaine, qu'en penses-tu ?
Citation de: weeline le 04 Février 2025 à 20:14:34Ce livre paraît presque neuf, l'impression quasi parfaite, le papier à peine jauni. Un livre, ça se refait comme une vieille moto sur-restauré à l'américaine, qu'en penses-tu ? Le livre n'est pas restauré, il est dans son état d'origine, du moins, c'est ce que j’ai pu observer en le feuilletant. La reliure n'est pas d'origine, elle est contemporaine à l'achat c'est à dire vers 1910. Le papier au 15ème siècle était un papier fait à basse de chiffe, c'est à dire de chiffons (chanvre et lin). Le papier est apparu en Europe à la fin du 13ème siècle. Celui de la bible que j'ai consulté était assez épais et surtout régulier. C'est un papier de très bonne qualité, probablement italien. J'ai l'habitude de consulter des ouvrages du 16ème et le papier n'est pas aussi épais, il est surtout irrégulier en épaisseur suivant les feuillets. Quant au jaunissement du papier ou les taches de rousseur, c'est surtout vrai pour le papier bois apparu vers 1850. Il fallut attendre 1860 pour que l’utilisation de la pâte de bois se généralise. Entre 1860 et 1900, la pâte de bois remplaça progressivement les chiffons. Mais ce papier était de moins bonne qualité qu’auparavant. Il jaunit et devient cassant car de l’acide est introduit dans la pâte lors de l’encollage pour blanchir le papier et enlever les éléments non cellulosiques. On remarquait dès 1860 que l’emploi du chlore pour blanchir la pâte provoquait en peu de temps le jaunissement et la détérioration du livre. Le livre, quel que soit son usage s’autodétruit et tombe en poussière. La désacidification de masse ne peut concerner que quelques dizaines de milliers d’exemplaires par an et une partie importante de la production du XIXe siècle et du début du XXe siècle est perdue.Dans les magasins de la bibliothèque, il y a certains ouvrages, comme les thèses imprimées entre 1880 et 1910 à peu près qu'on ose plus toucher sous peine de les voir tomber en poussière... Elles sont donc incommunicables. A contrario, les ouvrages du 16ème, avec papier chiffon, sont d'une meilleur qualité et le plus vieux qu'on possède (1531) est en excellent état et le papier n'a aucunes taches...Voilà!
Citation de: skoncey le 05 Février 2025 à 09:37:40Citation de: weeline le 04 Février 2025 à 20:14:34Ce livre paraît presque neuf, l'impression quasi parfaite, le papier à peine jauni. Un livre, ça se refait comme une vieille moto sur-restauré à l'américaine, qu'en penses-tu ? Le livre n'est pas restauré, il est dans son état d'origine, du moins, c'est ce que j’ai pu observer en le feuilletant. La reliure n'est pas d'origine, elle est contemporaine à l'achat c'est à dire vers 1910. Le papier au 15ème siècle était un papier fait à basse de chiffe, c'est à dire de chiffons (chanvre et lin). Le papier est apparu en Europe à la fin du 13ème siècle.D Celui de la bible que j'ai consulté était assez épais et surtout régulier. C'est un papier de très bonne qualité, probablement italien. J'ai l'habitude de consulter des ouvrages du 16ème et le papier n'est pas aussi épais, il est surtout irrégulier en épaisseur suivant les feuillets. Quant au jaunissement du papier ou les taches de rousseur, c'est surtout vrai pour le papier bois apparu vers 1850. Il fallut attendre 1860 pour que l’utilisation de la pâte de bois se généralise. Entre 1860 et 1900, la pâte de bois remplaça progressivement les chiffons. Mais ce papier était de moins bonne qualité qu’auparavant. Il jaunit et devient cassant car de l’acide est introduit dans la pâte lors de l’encollage pour blanchir le papier et enlever les éléments non cellulosiques. On remarquait dès 1860 que l’emploi du chlore pour blanchir la pâte provoquait en peu de temps le jaunissement et la détérioration du livre. Le livre, quel que soit son usage s’autodétruit et tombe en poussière. La désacidification de masse ne peut concerner que quelques dizaines de milliers d’exemplaires par an et une partie importante de la production du XIXe siècle et du début du XXe siècle est perdue.Dans les magasins de la bibliothèque, il y a certains ouvrages, comme les thèses imprimées entre 1880 et 1910 à peu près qu'on ose plus toucher sous peine de les voir tomber en poussière... Elles sont donc incommunicables. A contrario, les ouvrages du 16ème, avec papier chiffon, sont d'une meilleur qualité et le plus vieux qu'on possède (1531) est en excellent état et le papier n'a aucunes taches...Voilà! Grand merci pour ces explications qui ne touchent plus que les gens qui lisent des livres réels, sans accu aucun.👍
Citation de: weeline le 04 Février 2025 à 20:14:34Ce livre paraît presque neuf, l'impression quasi parfaite, le papier à peine jauni. Un livre, ça se refait comme une vieille moto sur-restauré à l'américaine, qu'en penses-tu ? Le livre n'est pas restauré, il est dans son état d'origine, du moins, c'est ce que j’ai pu observer en le feuilletant. La reliure n'est pas d'origine, elle est contemporaine à l'achat c'est à dire vers 1910. Le papier au 15ème siècle était un papier fait à basse de chiffe, c'est à dire de chiffons (chanvre et lin). Le papier est apparu en Europe à la fin du 13ème siècle.D Celui de la bible que j'ai consulté était assez épais et surtout régulier. C'est un papier de très bonne qualité, probablement italien. J'ai l'habitude de consulter des ouvrages du 16ème et le papier n'est pas aussi épais, il est surtout irrégulier en épaisseur suivant les feuillets. Quant au jaunissement du papier ou les taches de rousseur, c'est surtout vrai pour le papier bois apparu vers 1850. Il fallut attendre 1860 pour que l’utilisation de la pâte de bois se généralise. Entre 1860 et 1900, la pâte de bois remplaça progressivement les chiffons. Mais ce papier était de moins bonne qualité qu’auparavant. Il jaunit et devient cassant car de l’acide est introduit dans la pâte lors de l’encollage pour blanchir le papier et enlever les éléments non cellulosiques. On remarquait dès 1860 que l’emploi du chlore pour blanchir la pâte provoquait en peu de temps le jaunissement et la détérioration du livre. Le livre, quel que soit son usage s’autodétruit et tombe en poussière. La désacidification de masse ne peut concerner que quelques dizaines de milliers d’exemplaires par an et une partie importante de la production du XIXe siècle et du début du XXe siècle est perdue.Dans les magasins de la bibliothèque, il y a certains ouvrages, comme les thèses imprimées entre 1880 et 1910 à peu près qu'on ose plus toucher sous peine de les voir tomber en poussière... Elles sont donc incommunicables. A contrario, les ouvrages du 16ème, avec papier chiffon, sont d'une meilleur qualité et le plus vieux qu'on possède (1531) est en excellent état et le papier n'a aucunes taches...Voilà!
Si l'on suit cette logique de non durabilité des écrits récents sur papier, quand sera-t-il dans quelques années de nos écrits enregistrés dans des puces éparpillées sur notre planètes ?
J’ai lu un article (je sais plus où !) sur le fait d’utiliser ou non des gants quand on consulte un ouvrage !La directrice de la bibliothèque de Paris disait non !